Bonjour à toutes et tous,
Je suis déjà à une quinzaine de paragraphes potentiels qui se chevauchent dans mon cerveau pour débuter cette première newsletter. Ça fait presque une génération que j’écris des âneries sur Internet mais c’est la première fois que je le fais sous ce format. C’est assez ouf comme concept. C’est-à-dire que des gens s’abonnent pour lire ce que tu as à raconter. Vraiment ça me fascine. C’est plus balèze qu’aller lire un blog, ici il y a une réelle volonté de remplir sa boîte mail. Alors merci à vous qui vous êtes abonné·es avant même l’envoi de cette première lettre, je tacherai de me montrer digne de la confiance que vous m’accordez. Et merci à celles et ceux qui s’abonneront dans le futur (méthode Coué).
Une petite présentation s’impose. Je m’appelle Lucie, trentenaire de Vendée, mais je me fais appeler Lucide. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, j’ai toujours du mal à répondre. N’ayant eu que des jobs alimentaires dans plusieurs domaines différents, je n’ai jamais pu énoncer de profession. Parce que c’est ce que font les gens en société : “Salut, Micheline, 32 ans, experte-comptable.” (la pauvre). Il se trouve que je suis bénévole dans une radio associative locale depuis 2015 et quand j’étais au chomdu et que je rencontrais de nouvelles personnes, je disais que j’étais animatrice radio. Ce n’était ni vrai ni faux mais ça permettait de briller. Avoir une émission de radio mais ne pas être payée pour ça, chelou comme attitude. Ce n’est donc pas un travail, encore moins un métier car il n’y a pas eu d’études en ce sens… Bon, on en parlera plus tard, ce n’est pas le sujet qui nous occupe aujourd’hui.
Désormais, j’ai décidé de me comporter comme une adulte et de dire que je suis photographe. Ce n’est ni vrai ni faux Et d’ailleurs, pourquoi ça ne serait pas vrai ? Je gagne de l’argent avec les photos que je prends donc je suis photographe. Pourquoi ce serait faux ? Parce que mes photos sont bleues ? Damned, que de bouillon dans cette tête qui déborde. Un jour, un pote m’a dit que j’étais une iconoclaste. J’ai trouvé que c’était un compliment alors j’aime bien m’en souvenir. Rassurez-vous, je ne m’auto-qualifie pas d’artiste(-han). Mais j’essaie chaque jour un peu plus d’avoir la confiance d’un homme cis blanc de plus de 40 ans (pas facile, hein ?)
Bref, je fais des cyanotypes. C’est une méthode de développement photographique inventée en 1842 par l’astronome, physicien, météorologue, mathématicien, chimiste et photographe (!) britannique John Herschel (1792-1871). Vous irez voir sa page Wikipédia, il a trouvé plein de galaxies. Le cyanotype a une particularité, c’est qu’on peut l’utiliser de deux façons différentes. On peut développer des photographies (ce que je fais) et réaliser des photogrammes (ce que je ne fais pas car d’autres le font mieux). Ce dernier procédé consiste à photographier un objet sans appareil (attention magie-euh). C’est ainsi que la botaniste Anna Atkins (1799-1871) a popularisé le cyanotype, elle façonnait des herbiers et a publié le premier livre illustré de photogrammes d’algues (British Algae).
Mais alors, comment ça marche ? La science du XIXe siècle est fabuleuse : c’est le contact d’un négatif (pour la photographie) ou d’un objet (pour le photogramme) sur une surface photosensible qui sera exposée aux rayons ultraviolets (le soleil ni plus ni moins). Ceci fait, la révélation de l’image se fait avec un simple rinçage à l’eau claire (+ un ingrédient secret mais si je vous le dis, je devrais vous tuer). L’image obtenue est monochrome bleu (on dit bleu de Prusse dans le milieu), couleur due à la chimie utilisée pour sensibiliser la surface (papier, verre ou bois), c’est-à-dire un subtil mélange de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique. En gros, ce n’est pas de l’argentique (= halogénures d’argent), c’est de la ferraille. Amusant, non ? Technique aussi, oui, j’entends bien…
Pourquoi je fais ça ? La question, on me la pose. Oh oui, on me la pose. Je n’ai rien de mieux à répondre que j’adore prendre des photos et les méthodes anciennes me passionnent, c’est aussi simple que ça. Pourquoi les Belges mangent-iels des pêches au thon ? Bah parce qu’iels aiment ça, là.
Le Lucidoscope : le shop
J’ai ouvert une boutique en ligne en juillet 2021 dans laquelle on peut trouver mes tirages cyanotypes. J’ai exploré diverses manières de faire ces deux dernières années, ce qui m’a permis de savoir à peu près où je voulais aller. Aujourd’hui, je propose des tirages originaux en édition limitée, signés et numérotés au format A4 sur papier 300 g/m². Je ne fais pas (encore ?) de reproduction. Je fais essentiellement de la photographie mais je peux aussi réaliser des collages. Au moment où j’écris cette newsletter, j’ai publié une nouveauté dans la boutique que je vous montre en exclusivité :
Elle n’est même pas encore sur Instagram, han trop de chance.
Le Lucidoscope : le blog
J’ai aussi un blog sur lequel je parle de ma pratique, de mes réflexions et de photographie en général. D’ailleurs, au moment où j’écris cette newsletter (il y a de l’écho, non ?), j’ai publié un nouveau billet qui n’a aucun lien avec le cyanotype (ah d’accord). Il y est question de la montée en gamme de mon matériel photo et de mes premiers pas en photo de rue.
Vous voilà donc avec deux pavés à lire et je ne suis même pas désolée.
Il ne me reste plus qu’à vous remercier une nouvelle fois pour votre attention et je vous dis à je ne sais quand pour la prochaine newsletter (j’espère que vous aimez les newsletters surprises).
Et pour résumer, voici partout où vous pouvez me trouver :
- Le Lucidoscope
- mon Insta perso (pas si perso, c’est de la photo sans cyano)
- mon Insta axé sur le cyanotype
- BlueSky et Mastodon
- pour m’écrire : lelucidoscope@gmail.com